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La Réduction des Risques

RDR en milieu festif: Démarche pragmatique de santé publique. Elle vise à limiter les conséquences néfastes, directes et indirectes, sanitaires et sociales, des consommations d'alcool et de drogues dans l'enceinte d'événements festifs. Elle concerne tous les usages: expérimentaux, récréatifs, ponctuels, abusifs ou inscrits dans une dépendance. Les risques principalement associés aux usages ont pour conséquences notables un accroissement de la morbidité, de la mortalité et de l'exclusion sociale.

Les principes cardinaux de la RDR

Ne pas banaliser l'usage de drogues

Les interventions se centrent sur les conséquences sanitaires des consommations. Dans le cas d'usage de stupéfiants, le cadre juridique de leur usage est systématiquement rappelé.

Donner aux usagers de drogues les moyens de réduire les risques

Les interventions s'attachent à rendre accessible l'information sur les risques et les manières de les réduire. Au-delà de la prévention, procurer des outils pratiques aux usagers.

Encourager la responsabilité des usagers de drogues

Les interventions visent à permettre aux usagers de drogues de s'approprier les moyens et outils pratiques permettant de réduire les comportements à risque pour eux-mêmes, leur entourage et la société.

Développer une réflexion sur les pratiques

La dimension expérimentale de la RDR, et les questions éthiques qu'elle soulève, imposent une analyse régulière des interventions ainsi qu'un approfondissement de ses objectifs et méthodes.

Les valeurs déontologiques de la RDR

Le non-jugement

Ne pas stigmatiser les individus et leurs pratiques. Être à l'écoute de chaque problématique tout en recentrant la personne sur sa santé. La considération personnelle est indispensable pour avoir un message efficace.

Le respect

Accepter les usages des consommateurs et considérer l'usager en tant qu'individu.

La bienveillance

Du latin "bénévolens", désigne la volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. 

La confidentialité et l'anonymat

Afin d'installer un climat de confiance, toute information révélée lors d'un entretien d'écoute ou d'information est tenue secrète.

Les outils de RDR

Le document d'information / Flyers
Informer ne nuit pas à la santé !

Le support de communication triangule la relation intervenant - récepteur. Il est garant de la crédibilité du discours de prévention auprès du public et permet une prise de distance par rapport au produit pour l'usager. Un stand de RDR contient un panel de documents concernant les risques liés:

 

  • à l'alcool (coma éthylique, conduite, addiction)

  • aux rapports sexuels non-protégés (IST, VIH, hépatites)

  • à l'audition (acouphène, hyperacousie, surdité) 

 

On discerne 2 types de documents concernant les drogues. Certains sont destinés au grand public, d'autres, plus spécifiques, sont conçus avec et pour des usagers. On y trouve les effets physiques et psychologiques liés aux usages de drogue, les risques de la consommation (overdose, bad-trip, maladies, addiction), et des conseils pour réduire les dommages lorsque l'usager consomme en connaissance de cause. Ces brochures émanent de nos partenaires gouvernementaux et associatifs.

L'entretien

L'un des principes fondateurs de la RDR est la négociation avec les usagers de drogues. Il est nécessaire de connaître les drogues, les pratiques, les différents comportements d'usages et les différents risques associés. L'échange se construit autour de 2 questions centrales:

  • Quels risques liés aux consommations des drogues connaît la personne?

  • Que représente la notion de risque chez elle?

Il s'agit ensuite de construire des réponses avec l'usager, qui est le seul à pouvoir réduire le risque de ses pratiques. L'entretien doit susciter un questionnement chez l'usager, sur son rapport à sa consommation (quel-est son rythme de consommation, quelles-sont ses limites, sa consommation est-elle secrète...). De même, l'intervenant peut être amené à évoquer l'environnement familial, amical ou professionnel de l'individu, si cela est pertinent. Cet entretien permet de déterminer les points négatifs et positifs (notion de plaisir) de sa consommation, afin de palier aux risques auxquels il s'expose pour en diminuer les dommages.

Les outils pratiques

La RDR complète la démarche préventive, en acceptant la réalité des usages. De ce fait, notre action prend place au cœur des manifestations festives et vise à limiter les risques immédiats.

 

Le stand propose des outils adaptés aux pratiques du milieu festif:

 

  • Les bouchons d'oreilles pour filtrer les sons aiguës et autres nuisances.

  • Les préservatifs masculins, accompagnés de gel lubrifiant afin d'éviter tout déchirement. En effet, les substances psychotropes peuvent assécher les muqueuses.

  • Les préservatifs féminins, accompagnés d'un manuel d'utilisation. Ils permettent une nouvelle forme de protection sans latex.

  • Les "roule ta paille", carrés de papier recyclables à usage unique, permettent d'endiguer la transmission de maladies sanguines. L’inhalation de produits par voie nasale amène des risque de transmission hépatiques. Ceux-ci y sont inscrits à l'encre alimentaire, pour diffuser un message de prévention.

  • Les "kits d'injection" sont constitués d'une seringue stérile, d'un stéricup (composé d'un récipient en aluminium, un filtre en coton et un tampon sec), et d'un filtre stérile. Nous disposons également de compresses d'alcool, d'une crème cicatrisante, de sérum physiologique et d'eau pour préparation injectable. Ces kits ne sont pas en libre accès et sont distribués sur demande. A usage unique, ce kit à pur but de réduire les contamination par voie sanguine.

  • Un éthylomètre électronique pour vérifier son taux d'alcoolémie avant de prendre le volant. Cela évite à l'automobiliste un risque supplémentaire (accident, contrôle positif).

  • Le "Chill Out", espace calme, avec des lumières douces. Il s'agit de créer un contexte rassurant propice à l'écoute, dans lequel l'usager va pouvoir se livrer.

  • La technique de la réassurance permet d'établir une relation d'aide pour calmer le stress et l'agitation qui peuvent suivre la prise d'un produit dont on ne maîtrise pas les effets. Cela évite à l'usager d'être transporté aux urgences, dans un environnement stressant qui aggraverait les symptômes.

Les types d'usage

Expérimental

Essai ponctuel, l'individu cherche à explorer lui-même les effets de la substance, à titre de curiosité. Généralement unique: boire sa première bière.

* 1 fois dans sa vie

Occasionnel

Recours au produit dans des circonstances particulières. L'individu recherche une sensation de plaisir, un état de bien-être, d'apaisement ou de désinhibition: boire une bière lors des repas de fête.

* 3 fois par an

 

Récréatif

La consommation est souvent groupale, pendant les loisirs. La recherche de plaisir, de sensation, la convivialité, l'appartenance à un groupe ou encore la transgression d'interdits sont les motivations des consommateurs. En moyenne, l'usage récréatif n'a pas  de conséquences socioprofessionnelles, mais peut avoir des conséquences sanitaires: boire une bière à tous les apéritifs.

* 3 fois par mois

Régulier

Quotidien ou presque, cet usage implique l'existence d'une dépendance psychique et perd son caractère convivial. La consommation sert à lutter contre une tristesse importante, ou contre des manifestations anxieuses. Il s'agit souvent d'une tentative d'automédication: boire une bière tous les soirs en rentrant du boulot, pour se détendre.

* 1 fois par jour

Nocif

Mode de consommation d'une substance psychoactive préjudiciable à la santé, entraînant des complications physiques ou psychiques diagnostiquées. Ce mode de consommation donne souvent lieu à des critiques de l'entourage et à des conséquences sociales négatives : devenir susceptible, agressif, trous de mémoire.

* 1 fois par heure

Dépendance

Compulsion à prendre la substance de façon continue afin d'en ressentir les effets et d'éviter le sevrage. C'est aussi le résultat de la consommation répétée de produit psychoactifs addictifs qui créent un manque: boire continuellement, pour ne jamais être sobre.

* constant

Cette échelle de fréquence est représentative. Chaque mode de consommation est personnel.

Les niveaux de prévention

Primaire

Ensemble des actes informatifs et éducatifs destinés à diminuer l'apparition de nouveaux cas de consommation. Il s'agit de la distribution de flyers et des interventions pédagogiques "Contre-Addiction".

Secondaire

Ensemble des actes destinés à réduire la durée d'évolution de la consommation, afin d'éviter une plus grande prise de risques, ou la dégénérescence vers l'addiction. Il s'agit du dispositif Funambule et des actions nocturnes, qui interviennent auprès d'un public déjà en état de conscience modifiée.

 

Tertiaire

Ensemble des actes destinés à diminuer les conséquences de la consommation. Il s'agit de la distribution d'outils de prévention, afin que l'usager limite les risques liés à la consommation abusive de musique (acouphènes, perte d'audition..), d'alcool (accident, coma éthylique..) de drogue (transmission d'hépatites, overdose, infection..) et de rapports sexuels non-protégés (IST, VIH, grossesse involontaire...).

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